Combien pour enfouir les déchets de nos centrales nucléaires à 500 mètres sous terre pour au moins cent quarante ans ? 20 milliards d’euros disent EDF, Areva et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). 34,5 milliards, estime de son côté l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra). Un montant encore jugé trop bas par l’Autorité de sureté nucléaire (ASN), qui parle de calculs « optimistes ». Au milieu de cette foire aux chiffres autour du projet Cigéo, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, s’est voulue juge de paix en fixant à 25 milliards d’euros le « coût objectif » du projet par un arrêté publié le 15 janvier dernier.
Ulcérées par ce qu’elles considèrent être une estimation « sous-évaluée », cinq associations s’opposant au projet ont saisi, ce jeudi, le Conseil d’Etat pour attaquer le décret. Le réseau Sortir du nucléaire, Les Amis de la Terre, France Nature Environnement et les associations locales Mirabel-Lorraine Nature Environnement, Burestop55 estiment que le coût objectif est en fait « un cadeau pour les producteurs de déchets radioactifs », un acte « de complaisance » envers EDF et Areva qui se voient dispenser de mettre trop d’argent de côté. Cette riposte des associations pointe surtout la manière dont sont évalués les coût des projets nucléaires. Au doigt mouillé ? Réponse dans cet article.